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Le chant liturgique est le support de la Parole et non son ornement. Le chant est toujours au service de la Parole afin que celle-ci pénètre dans nos coeurs et nous transforme en nous conduisant vers Dieu.

Saint Jean Chrysostome dit que notre parole procède de notre âme, comme le Verbe procède du Père. La parole est une forme de communication de l’ homme avec Dieu et de l’ homme avec un autre homme; cependant nous ne pouvons exprimer entièrement le mystère Divin, aussi nous utilisons le chant. La mélodie renforce la parole comme “vêtement de la parole”.

L’ Eglise Orthodoxe ne connaît pas la musique religieuse mais seulement le chant liturgique. Le chant fait partie intégrante de la Liturgie Orthodoxe ( la “messe basse” n’ existe pas ).

Le chant liturgique doit libérer celui qui participe à la prière, en lui évitant les associations de pensées avec le monde extérieur afin qu’ il soit rendu disponible à l’ action de la grâce Divine. Il ne doit ni exciter, ni bercer mais tenir en éveil; il est composé à partir des inflexions de la voix sur le rythme libre qui vient du texte proposé; ce rythme n’est ni mesuré, ni syncopé, ni régulier mais facilite la mémorisation et l’ assimilation. Grâce à un recto-tono soutenu où à un type de cantilation, le chantre est libéré de la tentation d’ imposer sa propre individualité.

La voix humaine porteuse des paroles sacrées ( souffle-esprit ) s’ exprime seule à travers le chant, sans intervention d’ instruments qui font écran entre celui qui prie et Dieu.

L’ enseignement par la Liturgie est assimilable, mémorisable et transmissible oralement grâce à la liaison intime entre musique et mémoire et grâce à l’ utilisation d’ un certain formulisme – des formules plastiques et sonores ciselées au fil des siècles et combinées entre elles avec une variété infinie, permettant une variété dans la cohérence et un lien entre les générations. Ces formules musicales sont classées en huit ensembles, les huit tons ecclésiastiques que l’ on retrouve dans les trois grandes traditions chrétiennes ( grecques, grégoriennes et slaves ).